lundi 13 mai 2013

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BOUH!


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Madame Bouh s'approche sournoisement de moi. Je la vois, du coin de l'oeil, dans ce qu'elle croit être mon angle mort.

Je me retourne d'un coup et lui crie: BOUH!

Crampée raide de s'être fait avoir, elle me quémande une cigarette.

Tsé madame Bouh, sont fortes mes cigarettes. La dernière fois tu t'étais étouffée ben raide.
Elle s'en torche total.

En sortant mon paquet, je lui demande si elle est passée chez la coiffeuse parce que ses cheveux sont teints d'une couleur indéfinissable qui lui sied bien, somme toute.

Je comprends pas trop sa réponse. Mais comme elle hoche la tête, j'en déduis que oui, la coiffeuse est passée sur la tête de Madame Bouh.

Elle me parle de ses cochons d'Inde. Deux qu'elle a. Dont un qui s'appelle Bouh-Bouh.
C'était obligé tsé.

Personne connaît trop-trop l'histoire de Madame Bouh. Ni même son nom. C'est Madame Bouh. Elle fait partie des meubles du centre-ville de Sherbrooke. Elle écume les rues en émettant des BOUH!, d'humeur joyeuse quand elle réussi à faire sursauter quelqu'un.

Madame Bouh prend la cigarette que je lui offre et en guise de merci me dit BOUH! naturellement.

Va s'asseoir plus loin, au soleil, et poffe tranquille.

Puis s'étouffe de tous les diables.

Je te l'avais dit Madame Bouh. T'aurais dû m'écouter. que je la sermonne.
Veux-tu une shot de Ventolin? J'ai une pompe dans mon sac.

Mais Madame Bouh veut rien savoir.

Chaque fois c'est pareil: j'ai toujours peur de tuer Madame Bouh.






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